Matines. La blancheur d’une robe se découpe dans l’obscurité, tandis que la communauté, au cœur de l’église abbatiale, s'assemble en ses premières prières. Des chants grégoriens s’élèvent dans le froid. En ce mois de janvier, le calme et la sérénité se sont emparés de l’abbaye de Lagrasse. Le lieu est rendu à sa première vocation spirituelle, loin du tumulte estival et ses milliers de visiteurs. Ici, une petite communauté de chanoines réguliers, placée sous l’autorité d’un abbé et obéissant à une stricte liturgie, semblable en cela à la vie monastique, réinvestit consciencieusement les lieux avec la réfection progressive du majestueux édifice. La ferveur, la discipline à laquelle chacun s'astreint, l’empoigne de cette jeune communauté sur un territoire sans Dieu (à tout le moins fortement déchristianisé), rappellent une Histoire de l'église dans ses conquêtes et expansions. À force d’entretiens, une image s'est imposée: celle de la Mission.
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